Le cacao à Madagascar a une histoire relativement récente, qui ne remonte qu’au début du 20ème siècle. La plantation Millot est la plus ancienne du pays. Son fondateur Lucien Millot l’a créée en 1904, à Andzavibe, dans la plaine fertile de la Sambirano, après s’être essayé tout d’abord aux arbres à caoutchouc.
Ses plants provenaient des Indes néerlandaises, plus précisément du jardin botanique de Buitenzorg (aujourd’hui Bogor), à Java, Indonésie. Cet arbre atteint son plein rendement après 7 à 10 ans de croissance et peut vivre un siècle.
Si ce cacao est unique, c’est parce que Madagascar est unique. Il est produit sans engrais dans une terre qui a développé une flore endémique, garantissant son goût si particulier. Chocolatiers et chefs pâtissiers se l’arrachent et une « Indication Géographique » est à l’étude.
Sa légère amertume n’est pas commune et révèle des goûts d’agrumes avec des notes fruitées, disent les spécialistes au sujet de son arôme particulier. Il serait rond en bouche… En tant que gourmands, nous confirmons ...
Un remède contre la déforestation
Depuis son introduction, le cacao a toujours été une affaire de femmes. C’est elles qui en font la cueillette et vident tout de suite les cabosses de leurs fèves, direction les bacs de fermentation, une étape importante de la production, avec cette odeur entêtante si particulière.
Si les périodes de récolte s’étendent durant toute l’année, les pics de production s’étalent entre juin et novembre. Il faut savoir que la production est restée à échelle humaine, les petites exploitations agricoles fournissant 80% de la production totale.
Grâce au cacao, le nord de Madagascar a échappé à la déforestation catastrophique qui continue de ravager l’île. Les plaines du nord, et surtout du nord-ouest, sont recouvertes à perte de vue de cacaoyers qui peuvent atteindre plus de 10m.
L’immense majorité de la production nationale est concentrée dans cette partie du territoire, particulièrement dans les régions de Diana et du Sambirano. Si la production est minime à l’échelle mondiale, cette filière cacao est très bénéfique pour l’économie du pays.
Un pur noir champion du monde
Classé « Cacao Fin » par l’International Cocoa Organization (ICCO), le cacao malgache est parmi les meilleurs du monde à l’heure actuelle. Les perspectives sont au beau fixe. Avec une production annuelle située entre 8000 et 9000 tonnes, Madagascar n’est classée que 20ème producteur mondial et dispose d’une marge de progression importante.
Source : https://www.madagascarautrement.com/articles/madagascar-un-petit-paradis-du-chocolat/